L'Aubrac et la Margeride

L’Aubrac est un haut plateau volcanique relativement ancien dont les courbes ont été façonnées par des millions d’années d’érosion, plusieurs glaciers laissant leurs marques dans ce paysage particulièrement impressionnant.

Jusqu’au milieu du moyen-âge, il était presque totalement recouvert d’épaisses forêts. Son défrichement progressif (notamment par les moines de la Dômerie d’Aubrac) a ouvert la voie à une forte tradition d’élevage bovin - et donné naissance à la célèbre race « Aubrac », la bien-nommée ; ces hautes terres ne se révélant pas assez riches pour être cultivées.

Cette tradition pastorale a, elle aussi, façonné le paysage du plateau, avec ses vastes et opulentes prairies parcourues de murets de pierre et parsemées de burons (petites habitations utilisées par les éleveurs pendant la saison chaude). L’élevage a directement influencé la gastronomie locale avec, en tout premier lieu, le très célèbre aligot.

Souvent très enneigé en hiver, l’Aubrac compte plusieurs stations de ski. On peut y pratiquer toute une gamme de sports de neige, à commencer par de grandes promenades en raquettes. Mais en été, la température monte... De vastes étendues s’offrent à vous, à pied, à cheval, ou à VTT.

C’est l’occasion de découvrir une flore très diversifiée : outre des pâturages, l’Aubrac nous offre des forêts de différentes essences, des landes à genêts, fougères et bruyère, et des plantes rares. La région compte aussi de beaux exemples d’architecture médiévale, des stations thermales, et propose un large éventail d’activités de loisir. Les pêcheurs apprécieront tout particulièrement les nombreux ruisseaux à truites, et vous pourrez même vous adonner à la cueillette pour confectionner le fameux « thé de l’Aubrac »...

Depuis plusieurs siècles, des pèlerins traversent notre plateau en direction de Saint Jacques de Compostelle. Vous n’avez peut-être pas l’intention d’aller aussi loin, mais vous apprécierez comme eux la plénitude de ces paysages qui semblent infinis, la fraîcheur d’un lac d’altitude, la beauté à la fois simple et vertigineuse de cet espace hors du temps...

Les montagnes de la Margeride sont des « parties émergées » d’un des plus grands massifs granitiques d’Europe - massif qui se prolonge d’ailleurs sous l’Aubrac, dont il constitue le socle.

Mais contrairement à son voisin, l'Aubrac, la Margeride ne présente pas de signe d’érosion glaciaire, ce qui résume en grande partie le fort contraste entre les paysages de l’un et de l’autre. Cette vraie différence, qui reste d’ailleurs assez inexpliquée, nous offre un tout autre visage des terres d’altitude.

Sillonné de belles rivières, le relief est ici beaucoup plus marqué. De petites zones de cultures céréalières alternent avec des forêts de pins et de hêtres, et des pâturages de montagne (élevage de moutons, en particulier).

La Margeride est également célèbre pour avoir été le théâtre des (très éventuels) méfaits de la fameuse et énigmatique « bête du Gévaudan ». Vous trouverez d’ailleurs sa statue au centre de notre village (Aumont-Aubrac).

Rassurez-vous, l’original a disparu - pour autant qu'on en sait ; au moins aura-t-il appris les vertus de la discrétion... Vous pourrez donc vous aventurer sans crainte dans cette magnifique région de moyenne montagne, parcourir ses forêts, longer ses rivières parfois tumultueuses, et découvrir une grande variété d’autres paysages : des sommets culminant à plus de 1500 mètres aux tourbières qui témoignent encore des grandes glaciations, avec des plantes « reliques » encore bien vivaces ici. En passant par des landes où la roche affleure en formant d’étranges sculptures naturelles...